Faut pas que je m'énerve c'est mauvais pour la santé.
Aujourd’hui, un exploit d’une générosité rare va avoir lieu. Après le premier homme, après la première femme, après le premier yéti, des greffés de quelque membre, organe ou autre viscère vont faire grimpette sur le Mont Blanc. Histoire de montrer au monde que même transplanté, on peut le faire, histoire de montrer qu’il faut donner ses organes.
Certes. Outre cependant qu’on eût pu trouver endroit plus fréquenté pour faire de la publicité pour un acte généreux, il semble que le donneur soit en mauvaise santé la plupart du temps et qu’on pût trouver acte plus respectueux pour son morceau de bidoche que de prendre le risque de le perdre.
Bien sûr, les greffés ont le droit de vivre comme les autres, indubitablement s’ils veulent devenir de grands sportifs, libre à eux, mais qu’ils viennent en plus nous affirmer haut et fort qu’en faisant du sport extrême ils ne pensent à rien d’autre qu’au bien commun, qu’ils rendent par là hommage à leur donneur me fait bondir.
C’est vrai qu’être greffé, et travailler comme tout un chacun à l’usine ou au bureau, ça doit être bon pour les croquants.
Je préviens tout de suite celui à qui je vais offrir un rein que s’il fait des sports extrêmes tout en passant à la télé, je reviendrai le hanter.