Madaaaaaaaaaaaame l'Importante
Madame l’Importante lorsqu’elle vous considère
A toujours dans les yeux un peu de suffisance
Comme si vous observer était une souffrance
Elle scrute abondamment et cligne des paupières
Et vous considérant elle vous déconsidère
Tant sont forts les éclairs que ses prunelles lancent
En rangées solennelles nous étant rassemblés
Et évoquant les mannes de nos défunts poilus
Bien qu’en posture virile, bouleversé, ému
Une larme patriote à mon œil perla et
Je vis cette Madame d’un doigt mal assuré
Retirer la culotte qui lui collait au cul
A cette occasion nous attendions encore
Une fière oraison un discours flamboyant
Mais de l’art oratoire elle n’a pas le talent
La fin de sa harangue nous soulagea si fort
Ainsi qu’elle sauva trois bourdons presque morts
Gazés par son haleine aux corrompus relents
Madame l’Importante, coiffée comme un bison
Réduit la distinction au prix qu’elle doit coûter
Et vêtue d’oripeaux au prix fort outrancier
Se pâme en remuant bien trop fort son croupion
Madame l’Importante porte haut son vison
Sa jupe en peau de buffle, et sa montre Cartier
Madame l’Importante est par trop essentielle
Pour que d’aucuns eût l’heur de la voir travailler
Frappant à son bureau, toujours vous dérangez
Car Madame a toujours une tâche qui l’appelle
Ailleurs trop loin de vous, dans un endroit où elle
Poste son SMS, quinzième de la journée