Et dans ces moments-là...
Elle vient parfois me voir, toujours à l’improviste. Elle vient parfois me voir et elle s’approche de moi avec cette démarche légère qui la caractérise, avec ce léger sourire qui signifie qu’elle est contente, oui bien contente, de me retrouver. Elle remonte mon allée ou elle descend celle de la maison de mes parents avec une égale grâce, elle parcourt de même les plages de mes vacances, les forêts de mes randonnées, elle semble posséder un sixième sens pour me retrouver.
Elle a toujours ces cheveux corbeau qui vibrent à la brise, toujours ces yeux de miel qui attisent ma gourmandise, toujours cette peau si pâle qu’elle rayonne à tout instant. Elle a aux lèvres des promesses que j’aimerais voir se concrétiser. Sa silhouette menue remonte mon allée ou descend celle de la maison de mes parents avec une égale grâce.
Elle s’arrête toujours au même endroit, à la juste portée de mes bras et nous ne nous disons rien car les silences prolongent les instants. Elle accroche mon regard, ses yeux dans mes yeux, et je m’y vois, beau comme je ne saurais jamais l’imaginer, beau comme qui est adoré, rayonnant, rajeuni, immortel. Elle a aux lèvres des promesses que j’aimerais voir se concrétiser.
Elle pose enfin sa tête sur ma poitrine, et, humant la douce odeur de musc qui émane de sa chevelure, je l’enlace et comme je l’enlace j’ai l’impression de m’enlacer. Elle s'abandonne un peu plus au creux de ma poitrine et mes bras l’ensevelissent. Bizarrement, je ne ressens rien, notre étreinte est évidente, belle car nous nous adorons, immortelle.
Et lorsque son visage se tend à nouveau vers le mien, généralement, je me réveille.